Des choses à ne pas dire…

Spéciale cace-dédi à une copine qui se reconnaîtra.

Aujourd’hui, nous allons causer d’un thème cher à la blogo, déjà abordé à de moultes occasions (se peut que ce soit pas français ce que j’écris, tiens) mais ça me fait plaisir d’en remettre une couche (je suis comme ça moi, c’est comme le Nutella, faut bien tartiner).

Figure-toi que les infertiles, on est méga susceptibles. Donc ya des trucs qu’on ne PEUT pas nous dire. Ouais. Parce que c’est cruel.

Alors perso, mon favori, bon, c’est que « c’est dans ma tête », parce que ça me permet de répondre que « non, c’est dans les couilles de mon mec » (à éviter en sa présence néanmoins (la présence de mi-couple j’entends). Peut-paraître comme étant pas sympa, mais RADICAL pour lutter contre le stéréotype de l’infertilité forcément féminine).

Du coup, ça nous emmène au fait que NON, tu ne peux pas dire à la Pmette en attente de son TG qu' »ilfaut y croire, parce que c’est important d’y croire ». Parce que du coup, c’est une autre façon de lui dire que c’est « dans sa tête ». Et si malheureusement elle découvre un négatif, en plus de pleurer la perte de son ou de ses embryons, elle se sent « mauvaise mère ». Et crois-moi, crois-nous, si tu es déjà passé par là, c’est déjà assez dur de juste se bouffer un négatif (parfois 2 fois, parce que comme on est joueuses, on fait pipi sur le bâtonnet, PUIS on fait la PDS. Hé oui !). Alors non, y croire, ça ne fait pas tout. Sinon, on serait toutes en cloque à la première tentative, parce que c’est bien connu,la première tentative, on y croit. Et c’est APRES la baffe du premier négatif que parfois, ben tu n’y crois plus pareil. Ce qui ne veut pas dire que tu n’as pas envie de rêver. Tu te retiens juste un peu, espérant tomber de moins haut la fois suivante.

N’essaye JAMAIS de nous faire croire qu’il faut changer de shampooing ou bouffer des tomates. Ouais. Parce qu’attention, je suis POUR que la société (oui, ça, c’est un problème de société) fasse attention à limiter les produits toxiques, lutte contre l’obésité et encourage les gens à bouffer des tomates. Mais arrête de nous faire croire qu’on a une mauvaise hygiène de vie, quand la voisine alcoolique elle pond comme pas deux. C’est culpabilisant, là aussi. Et je peux changer de shampooing, ça ne changera rien au fait que les médecins, ils ont opéré mi-couple trop tard. Hé oui, mon shampooing n’a pas d’impact sur sa spermatogenèse du coup. C’est couillon mais c’est la vie !

Et attention, deuxième partie inédite ! Hé oui public, maintenant, je peux te parler de ce qu’il ne faut pas dire aux PB ! Hé oui ! (je parle pour moi, mais non, je ne suis pas complètement la seule).

Alors c’est adorable de dire « profite ». Moi-même, c’était mon crédo avant. Tu penses, je vois des taux positifs, je m’excite, « profite !!!!! ». Ouais. Ben c’était AVANT.

Parce que bon, certes, c’est ENORME. Je suis d’accord hein, ça je ne nie pas.

MAIS.

(ben ouais, ya un MAIS, sinon jte ferais pas chier, je serais partie me déguiser en clown méchant citrouille pour gagner des bonbecs).

Alors la fille à qui tu dis PROFITE, elle vit un moment parfois qualifié de « magique » (et qui l’est, par certains aspects), mais aussi :

-elle sort éventuellement la tête des chiottes (ou de son fond de culotte) au moment où elle te lit, et du coup, ça a un goût amer (je parle pas pour moi, moi jme vomis dessus dans la rue, rien à voir donc).

-elle est peut-être tellement angoissée qu’elle respire plus normalement, au mieux, elle hoquette en chialant. Du coup, ça lui paraît « bizarre » qu’on lui dise de « profiter », pas adapté.

Bon, vous allez me dire que je suis méga casse couilles (et c’est pas faux, mi-couple peut vous en parler, p’tit père) et c’est vrai que dans tous les cas, tous ces petits mots sont plein de bonnes intentions. C’est juste que parfois ça tombe mal (les jours où t’as plus de shampooing bio par exemple, et que tu sens que tu vas bouffer du paraben par les pointes).

Oui, on est à fleur de peau. Les infertiles, sous hormones ou pas. On a nos blessures. Nos angoisses.

Chacun vit les choses différemment (ouf !).

Mais attention. L’objet de ce post n’est pas de faire en sorte que quiconque se torture avant de poster le moindre commentaire, le moindre article, que sais-je. Non. Parce que pour 100 mots que l’on reçoit, 99 nous apportent du réconfort, et pour 100 mots que l’on écrit, 99 apporteront du réconfort (bon, enfin, en gros quoi ! 🙂 ) Personne n’est à l’abri d’une maladresse, et moi la première je me bafferais de choses que j’ai dites dans la vie réelle, de conneries écrites sur la blogo, mais je pense toujours que seuls ceux qui ne font rien ne font pas d’erreur. Et c’est pas le genre de la maison.

82 réflexions sur “Des choses à ne pas dire…

  1. C’est vrai qu’en tant que grosse baleine de PB, je ne comprends pas les « profite ». Non que je les prenne mal me concernant, mais je pige pas. Profite de ta grossesse? Oui évidemment que je suis heureuse, j’ai pas besoin qu’on me le répète 50 fois pour me réveiller et me dire « ah mais oui que je suis bête, j’y avais pas pensé à être heureuse. »
    Ceux que je supporte pas dans les « profite »: ceux qui veulent dire: avant que bébé soit là. C’est quoi le truc, après c’est horrible, on ne vit plus, c’est immonde, on déprime, on perd toute joie de vivre?
    Bref, là je parle des « profite » de fin de grossesse. Ceux de début dont ben pire. Pas méchants évidemment, mais culpabilisant. Parce que oui tu mesures ta chance mais tout cela est si fragile et tubes morte de trouille que tout s’arrête. Ça devient même culpabilisant parce que tu as l’impression de renier et trahir cet état que tu as tellement attendu et que tellement de monde espère atteindre.

  2. Oh p*****… Et ben j’en dis des conneries qu’elles sont plein de bonnes attentions mais qui peuvent mal tomber….! J essaierai de penser à la Miliette casse couilles avant de poster n’importe quoi! (Ya qd meme d’autres miliettes qui traînent dedans toi qui sont pas casse couilles!)

  3. Moi je vais rien dire car c’est mon mot « préféré », le profite. À chaque tete dans la cuvette, à chaque injection je me le répète à moi-même. Du coup personne me le sort car je ponctue presque chaque phrase par ça, ou par « c’est pour la bonne cause » 😉

      • Par contre je detestais qu’on me dise « ah bah tu pourtant tu l’as voulu, tu peux pas dire le contraire ». Je l’ai voulu oui, mais j’aurai bien aimé ne pas avoir toutes ces complications…

        • C’est ça… Tu sais mes angoisses je le vis doublement mal car je sais que si c’était une grossesse C1 ou C6 j’aurais vraiment profité. Du coup c’est comme si l’infertilite me volait une nouvelle période d’insouciance.

          • Si je te dis qu’il essayer de ne pas la laisser te voler ce bonheur, tu me jettes des pierres? 😉 je me disais, et me dis toujours, que jnai suffisament stressé lors de la pma (vais je tomber enceinte, combien de follicules/d’embryons vais je avoir, vais je avoir un +, etc) pour éviter un max ce stress. Je sais qu’on stresse que ce bonheur puisse etre de courte de durée alors justement j’en profite. Je ne sais pas si j’aurai la chance de connaitre ça une 2eme fois, alors je veux pas vivre cette periode tant attendue dans le stress. Mais ce n’est pas facile tous les jours

          • Ce qui est dingue c’est que AVANT je ne pensais pas du tout que je serais comme ça. Je m’attendais à me sentir toute légère. Mais pour l’instant non, je n’y arrive pas. Ce qui ne veut pas dire, encore une fois, que je n’essaye pas 🙂

  4. Punaise je culpabilise… Surtout après nos échanges du jour (je n’ai pas écrit profite sauf erreur, ouf). Effectivement, on dit toutes des conneries, on fait des bourdes en pensant bien faire, et surtout on rêve tellement d’être à votre place (eh oui tu es passée du côté obscur) qu’on idéalise…
    Désolée Milie si j’ai dit (et dirai encore hélas sans doute des conneries), pour la peine, je te propose un deal : tu me ressortiras les mêmes quand je serai en cloque 😉

  5. Pour le « profite » de la part d’une PMette qui attend son tour cela signifie de mesurer la chance que tu as d’avoir de la vie en toi. Car elle en crève aussi d’envie de vomir etc…
    Cela ne veut surtout pas minimiser le fait que la grossesse c’est pas toujours glop. Comme beaucoup de choses, il y’a des bons comme des mauvais côtés.

    • Ça je comprends bien. Perso les désagréments de la grossesse je m’en plaindrais jamais. C’est l’angoisse qui me tue, la fragilité de la situation.
      Le reste oui, je trouvrais ça culottee de m’en plaindre, même si en soi c’est pas agréable non plus.

      • Tu sais, on a beau avoir peur, etre la plus precautionneuse au monde meme si t’a eu le droit a toutes les « rejouissances » de la grossesse, si le pire doit arriver cela malheureusement arrivera et tu sais que je sais de quoi je cause.
        Alors oui, la fragilite de la situation ronge mais en attendant et faute du contraire il y’a bien de la vie en toi. 🙂
        D’ailleurs, j’espere que tu as pu avoir une autre echo depuis la derniere.
        Bisous

  6. Mais boréal de marde, profiiiite ! Sans déc, je l’ai dis un paquet de fois à des PMettes… sauf qu’au début, on profite pas. Et à la fin non plus apparemment. Des choses maladroites, je pense en entendre pas mal. Genre, ici, tout le monde va me dire que c’était le boulot. En même temps, ils avaient peut-être pas tort. Bon bref, je compatis à tout ça et regrette juste de pas pouvoir dire que non c’est pas dans ma tête mais dans les c***** de Brad.

  7. wtf31 dit :

    Donc même nous qu’on est des spécialistes de ce qu’il faut dire et pas dire, on peut se tromper ? Ben M… Alors ! La PMette et la PB ont pour point commun d’être susceptibles. Peut-être tout simplement parce que l’une et l’autre sont des nanas ?

  8. Je suis un peu comme Dame Lapin. Profite oh que oui. Meme flippée par les saignements ma seule crainte était le pire. Le reste osef… Les angoisses ce sont les plus belles : celles de perdre le plus cher en sa chair. Une si belle angoisse à profiter à fond, car comparé à l’angoisse du néant c’est du pipeau. Vis au mieux ta grossesse, elle sera peut etre l’unique et ne dure que 9 mois, c’est une chance immense, c’est souvent ce que je me dis. Après je te promet qu’une fois passé 12 sa tes angoisses seront moins fortes, differentes, et que oui tu pourras profiter vraiment 🙂 !

    • Oh mais j’attends que ça moi de profiter ! C’est juste que ça se commande pas !
      Après on en rigole quand mi-couple voit que je perds un peu pied il me dit « oh, toi tu es épanouie ». Ça me fait rire 🙂

  9. Profitez les PB !!! Nan mais oui entre deux vomitos, durant la minute de la journée où vous angoissez pas, PROFITEZ !!!
    Non plus sérieusement je comprend ton coup de gueule Milie c’est sûr que y’a certains mots qui peuvent faire ch*er. Le coup de « c’est dans ta tete » est vachement répandu, et d’ailleurs ta réplique dans ces cas-là est imparable 🙂

  10. Effectivement, le “c’est dans ta tête” donne quelques petites envies de meurtre… Mais pour l’avoir dit y’a quelques années à une copine qui stressait parce qu’elle tombait pas enceinte en C3, je me fais toute petite…
    J’y ai eu le droit avec le doc qui m’a fait mon hystéro, “faut se détendre et arrêter d’y penser madame”, je crois qu’il avait pas tout mon dossier sous le nez puisque nous entrons en pma…
    En tout cas bonne continuation pour ta grossesse. Des bises (et je vais m’abstenir de dire “profite” 😀 )

    • J’ai dit bien pire que ça. J’ai demandé 3 fois à une femme sans enfants « ah bon mais si je suis sûre que tu as une fille ! » et elle de me « prouver » que non.
      Débile mais j’ai été débile… Genre je sais mieux qu’elle… Je l’adore en plus cette femme, jamais osé remettre ça sur le tapis mais j’y pense à chaque fois, à chaque fois 😦
      Alors oui, c’est « normal », on a toutes (je pense) déjà été à côté de la plaque. Dans ce domaine… Ou un autre ! Car chacun ses blessures…
      Merci pour ton petit mot

  11. tittounett dit :

    J’ai supporté les RALC pendant la PMA en m’énervant parfois mais quand j’ai vu que ça continuait enceinte …. facile, j’ai passé 8 mois enfermés chez moi à fuir la plupart des gens et là j’ai vraiment profité !

  12. Ahahah j’ai ri ! (tu te vomis dessus dans la rue ?! )
    Tout pareil que Dame Lapin et ILGC, quand tu es une pmette qui n’est pas encore passée par la case bhcg positif le “Profite !” veut dire “Putain j’aimerais tellement être à ta place ! Ça a l’air mortel ! Quel bonheur ! Bon là tout de suite ça me rappelle combien moi j’en chie mais t’occupes pas de ça toi : profite !” La pmette galérienne ne voit pas beaucoup plus loin que le bout de son nez et se dit que c’est la chose sympa à dire (au lieu de “Wo wo wo t’enflamme pas avant les 12SA quand même”). Mais je reconnais qu’il y a un côté dictateur dans ce Profite, je viens de m’en rendre compte..
    Et je me rends compte aussi que ce parcours ne garantit pas d’avoir la bonne réflexion au bon moment..
    Certaines PB-pmettes ont l’indélicatesse de se “répandre” alors que quelques mois auparavant quand elles-mêmes étaient désespérées elles ne supportaient pas que les femmes enceintes fassent la même chose…Quand on a un pied là-dedans depuis des années on a du mal à concevoir qu’une fille qui essaie naturellement depuis 6 mois soit déprimée alors qu’on a souvent été cette fille qui ne savait simplement pas à quel point la situation pouvait être encore plus merdique…
    On avance pas à pas. Mais surtout on vous envie parce qu’on reste bloquées au level précédent !

    • Hé on se moque pas !! Mais oui oui. J’étais mortifiée 😉
      Encore une fois je comprends. Moi la première j’ai envié tous les + de la blogo et même je vais te dire mon cerveau est pas normal car même maintenant je vis bizarrement les annonces de grossesse (je suis honnête, pas taper).
      Et oui, en C6 j’etais déjà inquiète 😉
      Aller, vivement le prochain level… pour nous toutes, car on l’attend toutes, quel qu’il soit 🙂

  13. En gros, si je comprends bien, le fait d’être angoissée te fait quelque part un peu culpabiliser de la chance que tu as car tu ne peux pas en profiter comme tu aimerais le faire. D’un côté tu mesures ta chance et de l’autre t’es totalement inhibée du plaisir.
    Est-ce que tu ne pourrais pas essayer (si le coeur t’en dit…) un peu de sophro, ou quelques séances psy pour extérioriser ça et devenir une pure PB qui irradie de la BHCG à des km à la ronde?

    • Ah !! Mais j’essaye madame ! Car faut pas croire, au delà du fait que ça semble indécent, ça me pourrit la vie !
      Je teste donc l’auto hypnose, la sophro (en ligne… Bof) et je me disais ce matin qu’il fallait que je me débrouille pour retourner chez le psy si ça durait trop.
      Mais oui, tu as plutôt bien résumé tout ça 🙂

  14. Je ne sais que dire. Si un jour je suis enceinte, comme Dame Lapin, j’aimerais réussir à profiter parce que marde, j’en aurais assez chié comme ça pour pas me laisser voler les grandes joies et les petites contrariétés de ma grossesse. Mais voilà, j’avoue que je ne sais pas trop de quoi je parle puisqu’on ne connaît que ce qu’on vit. Du coup, j’espère que je tomberai en cloque et que j’arriverai à profiter, mais j’ignore si j’y arriverais. C’est un peu comme tous les beaux principes que tu as et sur lesquels, quand tu grandis, tu finis par t’asseoir. Donc on verra bien… En attendant, évidemment que ce « profite » est la seule chose de « positif » et sans doute complètement nase qu’on arrive à sortir, parce qu’au fond, on se réjouit mais on envie forcément. Il y a donc de l’envie dans ce « profite » et ILGC a tout bien dit.

  15. deesselinette dit :

    En tout cas, après réflexion, je préfèrerais entendre « profite » si je suis un jour enceinte, plutôt que bêtement, encore hier soir « profite » parce que je n’ai pas d’enfant… (et que les enfants c’est chiant, ça t’empêche de dormir, de vivre, d’avoir une maison propre, des amis, des sorties… et autre catalogue des petites horreurs).
    Et en attendant, malheureusement, je profite de chaque seconde sans enfant.
    Et mon Q profite de chaque carré de chocolat.

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